LE WOMEN’S FORUM LANCE SON APPEL A CANDIDATURES POUR 40 FEMMES CREATRICES D’ENTREPRISES
Par Morgane Miel
BNP Paribas inaugure, avec le Women’s Forum, le French Women Entrepreneurs 40, qui distinguera 40 entreprises de croissance dirigées par des femmes. Le point avec Laure- Emmanuelle Filly. Si leur nombre progresse – lentement –, les entrepreneures ont encore du mal, même quand leur modèle «performe», à accéder au financement qui leur permettrait de changer d’échelle. D’où l’urgence de changer la donne. Laure-Emmanuelle Filly
Madame Figaro – Qu’est-ce qui a poussé BNP Paribas à lancer ce palmarès des FWE40 ?
Laure-Emmanuelle Filly – On parle tout le temps du Next 40, ces 40 entreprises françaises de la tech les plus à même de «scaler» (atteindre l’hypercroissance) et de devenir des licornes, des leaders de rang mondial. Parmi elles, aucune n’est dirigée par une femme. C’est pourquoi, avec le Women’s Forum, nous avons eu l’idée de créer le French Women Entrepreneurs 40, un palmarès placé sous le haut patronage du ministère de l’Économie et des Finances, pour mettre davantage la lumière sur les femmes créatrices d’entreprises. Elles seront réparties en trois catégories : vingt fondatrices de start-up et de très petites entreprises (TPE), quinze dirigeantes de PME (chiffre d’affaires compris entre 10 et 50 millions d’euros) et cinq femmes à la tête d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) (chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros). Les candidates sélectionnées bénéficieront, pendant un an, d’un accompagnement dédié offert par les partenaires (BpiFrance, HEC, EcoVadis et Be A Boss).
Comment postuler ?
C’est très simple : si vous avez fondé ou cofondé une entreprise de plus de 3 ans, domiciliée en France, et que vous correspondez aux critères de croissance de votre catégorie, vous pouvez envoyer votre candidature en ligne jusqu’au 12 septembre minuit sur notre site. La sélection passera en revue les résultats de l’entreprise bien sûr, mais aussi l’équipe dirigeante et sa complémentarité, le degré de maturité du projet sur les sujets ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Le palmarès sera divulgué le 29 novembre lors du Women’s Forum, à Paris.
Pour que les start-up dirigées par les femmes puissent devenir des licornes, il faut qu’elles aient un accès plus large à la levée de fonds. Ce combat reste le nerf de la guerre ?
Oui, malheureusement. Si on ajoute à ces entreprises celles à direction mixte, l’ensemble ne représente que 24 % des levées de fonds en France, dont les montants restent très bas. C’est pourquoi depuis 2019, nous nous sommes engagés avec BNP Paribas Développement à consacrer au moins 10 % de nos nouveaux investissements chaque année à des projets fondés ou cofondés par des femmes. Signataires de la charte SISTA et de la charte France Invest sur le financement des start-up, nous souhaitons atteindre les 25 % à horizon 2025.
Que faut-il faire pour que les choses bougent plus vite ?
C’est une question de pédagogie – c’est long à changer, une culture ! Il faut davantage de parité dans les équipes d’investissement – on connaît le biais cognitif qui consiste à investir en premier lieu dans ce qui nous ressemble. Les études comme celles de McKinsey, qui montrent qu’une entreprise dirigée par une femme, quand elle parvient à lever des fonds, «surperforme», comptent aussi beaucoup. Nous soutenons aussi les initiatives lancées par SISTA, dont BNP Paribas est partenaire, notamment au travers du programme SISTA Entrepreneures. Ces initiatives ont pour vocation d’accompagner et de faciliter l’investissement dans des entreprises créées par des femmes. Pour un double impact, économique et sociétal !